Vérité

Le travail de Charlotte Stanquic consiste à chercher un état de lâcher prise, de réceptivité : à cet endroit, ce n’est plus elle qui fait, qui agit :  elle laisse faire.

C’est une performance avec un travail de corps. Cela peut passer par la danse, le verbe, le chant.

Elle vous dirait :

« Je suis spectatrice moi-même de ce qui advient. J’ai l’impression que c’est quelque chose de profond en moi qui s’exprime. J’y découvre des énergies sensibles, de la grâce, des fois de la tristesse, de la perte, mais aussi parfois des énergies hyper masculines, de la colère énorme, ou encore des énergies très animales. Ca dépend ! Parfois des mots sortent, ça pousse, ils ont besoin d’être dits .

La source de tout ça : mon être profond sans doute, je ne sais même pas trop ! J’y mets le mot âme, d’autres le nommeraient peut être autrement.

Dans cet état, tout est fluide ; ça coule, il me suffit de suivre le fil.

Je crois que ceux qui assistent à ça sont touchés par la profondeur, l’émotion, et la véracité. La beauté, la grâce, la tendresse, la puissance. Cela active qch chez eux. Ils peuvent aussi être surpris, étonnés. Autant que moi. 

Le challenge pour moi c’est d’accéder à cet état de lâcher prise en public, car j’ai besoin que mon mental lâche complètement. Et comme tout le monde, je suis un peu stressée en public, j’ai envie de bien faire – rires.

Il va me falloir apprendre à lâcher complétement ça pour accéder à cet état de « pureté » et pouvoir le partager. Car quelque chose en moi me pousse à partager ; je pourrai continuer à pratiquer dans mon coin, mais je crois que c’est un joli cadeau à faire que de montrer ce qui peut arriver quand on lâche prise. C’est un peu à l’inverse de notre construction sociétale qui nous pousse à tout contrôler, anticiper. Et nous avons tous, il me semble, besoin d’apprendre cela à notre échelle, et de nous relier, chacun, à notre essence profonde. Le travail en résidence consiste à progresser sur sa capacité à se connecter à cet état, tenter de le systématiser , ce qui est complexe. »

La quête artistique de Charlotte Stanquic est guidée par la recherche de l’authenticité. Son projet s’appelle donc « Vérité ». Vérité de l’être, vérité de l’esprit, vérité de l’âme, vérité du corps. Aller cueillir et révéler ce que nous cachons su au plus profond de nous, que nous osons rarement dévoiler et qui est pourtant notre trésor. Son autre pilier artistique, c’est l’humanité. La langue du cœur.  Se relier par la véracité de nos êtres et s’apercevoir que nous sommes bien souvent plus proches que nous l’imaginons.